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Libération

La France joue les gros bras au large de l'Iran

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publié le 18 février 2006 à 20h23

Après l'ex-Clemenceau, c'est au tour du porte-avions Charles-de-Gaulle de mettre le cap vers l'océan Indien... Il quittera Toulon le 28 février, mais cette fois-ci l'affaire semble plus sérieuse. La France s'apprête en effet à envoyer un groupe aéronaval croiser une quinzaine de jours devant les côtes de l'Iran, à partir de la mi-avril. Ce déploiement intervient alors que la communauté internationale s'inquiète de plus en plus des ambitions nucléaires de la République islamique. Jeudi, le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a dit tout haut, et de manière fort peu diplomatique, ce que les grandes capitales savent : l'Iran a un «programme nucléaire militaire clandestin».

L'envoi du Charles-de-Gaulle dans le golfe Arabo-Persique n'est pas anodin. Le porte-avions et son groupe aérien sont en effet la troisième composante des forces nucléaires, avec les sous-marins SNLE et les avions Mirage 2000 N. «Nous ne disons jamais s'il y a des armes nucléaires à bord. C'est le président de la République qui décide seul en la matière», affirme le contre-amiral Xavier Magne, commandant du groupe aéronaval.

Têtes nucléaires. Concrètement, le bateau peut embarquer à tout moment une vingtaine de missiles ASMP (air-sol moyenne portée) dotés d'une tête nucléaire. Ces engins de 100 à 300 kilotonnes sont mis en oeuvre par les avions Super-Etendard, embarqués sur le Charles-de-Gaulle. Les têtes nucléaires seront-elles à bord ? «Secret défense».

Officiellement, la mission Agapanthe