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Libération

Ukraine: l'impossible procès d'un journaliste assassiné

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Dans l'affaire Gongadze, qui implique l'ex-Président, la justice piétine.
par Romain FARUGGIA
publié le 18 février 2006 à 20h23

Kiev correspondance

Ouvert le 9 janvier, le procès qui en Ukraine avait été annoncé comme celui de l'ancien régime, en raison de l'implication de l'ex-chef de l'Etat Léonid Koutchma, traîne en longueur. Trois anciens policiers, Valery Kostenko, Mykola Protassov et Olexander Popovitch, comparaissent pour l'assassinat du journaliste Guéorgui Gongadze, directeur du quotidien en ligne Ukraïnska Pravda. Il est clair que les trois hommes ne sont que les exécutants d'un crime dont les commanditaires échappent toujours à la justice.

Corps décapité. Le journaliste qui enquêtait sur la corruption florissante au sein de l'équipe du président Koutchma, au pouvoir de 1994 à 2004, avait disparu en septembre 2000. Son corps décapité devait être retrouvé deux mois plus tard dans une forêt près de Kiev. Le scandale avait affaibli Koutchma, mis directement en cause par des enregistrements sonores, et contribué à sa chute. Lors de son accession au pouvoir, au lendemain de la «révolution orange», le nouveau président Victor Iouchtchenko avait fait de la résolution de cette affaire une priorité. Jeudi, il a réclamé que le procès se déroule publiquement. Le huis clos, selon lui, discrédite le système judiciaire.

Le procès n'a jamais vraiment démarré. Seules six audiences ont eu lieu. «A ce rythme, déplore Valentyna Telytchenko, l'une des avocates de la famille du journaliste assassiné, les témoignages se poursuivront jusqu'à l'automne.» La présidente du tribunal a décrété le huis clos pour empêcher