Rome de notre correspondant
Malgré ses attaques islamophobes et xénophobes répétées, en dépit de son appel à une nouvelle croisade sous les auspices du pape, Roberto Calderoli avait toujours réussi à sauver son fauteuil de ministre des Réformes. Pour Silvio Berlusconi, l'unité de sa majorité valait bien les incartades de ses précieux alliés de la Ligue du Nord, surtout à quelques semaines des législatives des 9 et 10 avril. A la suite des violences de Benghazi, le Cavaliere a exigé la tête de l'incontrôlable ministre. «Il est tenu à s'en aller immédiatement», a indiqué, à l'annonce des événements libyens, un Berlusconi exceptionnellement grave, alors que depuis mercredi dernier Calderoli s'exhibait en public avec, sous sa chemise, un T-shirt reprenant une caricature de Mahomet.
Lors du Conseil des ministres, vendredi, le numéro deux du gouvernement et ministre (Alliance nationale) des Affaires étrangères, Gianfranco Fini, l'avait averti : «Si tu continues comme ça, on risque un incident diplomatique.» Depuis, le gouvernement s'emploie à aplanir les tensions avec la Libye et le monde musulman, mais aussi à limiter la casse en termes de politique intérieure. Samedi, Fini s'est ainsi rendu à la mosquée de Rome pour réaffirmer que la ligne du gouvernement est celle «du dialogue et du respect réciproque». Berlusconi a, pour sa part, téléphoné au colonel Khadafi pour calmer les choses.
La Ligue du Nord ne semble néanmoins pas prête à abandonner sa campagne anti-islamique. Au risque d