Un mois après les attaques dirigées contre le personnel humanitaire et les locaux des Nations unies en Côte-d'Ivoire, le secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des Affaires humanitaires, le Norvégien Jan Egeland, s'est rendu dans le sud et l'ouest du pays, où les affrontements entre miliciens proches du pouvoir et Casques bleus avaient fait au moins cinq morts. Il s'en prend directement au pouvoir alors que le processus de paix semble une nouvelle fois enlisé.
Quelle est la situation dans ces régions ?
Tout le monde a peur que les violences reprennent. Les réfugiés, les déplacés, les civils... Mais ce qui est nouveau, c'est que le personnel humanitaire qui aidait tous ces gens à survivre est tout aussi effrayé. Ils reçoivent des menaces. Et puis on n'avait jamais vu ça, une destruction aussi totale ! Les bureaux, les entrepôts ont été complètement détruits, pillés, y compris ceux qui se trouvaient en face d'une base militaire ! Ce qui signifie que ceux qui auraient dû les protéger ne l'ont pas fait.
Selon vous, qui fait régner la peur ?
J'ai pour habitude de dire les choses clairement : les leaders de partis à base ethnique, qui ont leurs milices, et les Jeunes patriotes (partisans du président Laurent Gbagbo, ndlr).
Dans ces conditions, les humanitaires peuvent-ils revenir ?
Nous avons repris quelques activités avec du personnel local, comme la distribution de vivres aux réfugiés. Mais je ne nous vois pas reprendre le travail dans l'ouest, sans garantie des autorités militair