Les manifestations contre la publication de caricatures de Mahomet ont pris une tournure particulièrement violente au Nigeria et en Libye, faisant au moins une trentaine de morts dans ces deux pays. Dans le nord du Nigeria, région à majorité musulmane, c'est la communauté chrétienne qui a servi de bouc émissaire à la colère musulmane. Des boutiques tenues par des chrétiens et onze églises ont été attaquées, pillées et brûlées samedi à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, provoquant la mort de 15 personnes, dont un prêtre. Un émeutier a par ailleurs été tué à Katsina, capitale de l'Etat du même nom. Instauré samedi, le couvre-feu a été renforcé hier pour prévenir tout regain de violences interconfessionnelles.
La Libye a, pour sa part, décrété hier un jour de deuil à la mémoire des «martyrs» tombés en essayant d'incendier vendredi le consulat d'Italie à Benghaz (nord-est de la Libye). Onze personnes avaient été tuées et 35 autres blessés par la police. Celle-ci avait tiré à balles réelles sur les manifestants, qui ont brûlé le premier étage de la représentation italienne pour protester à la fois contre les caricatures de Mahomet et le ministre italien des Réformes, Roberto Calderoli (lire ci-contre).
En Indonésie, quelque 200 membres d'un groupe musulman ont fait le siège hier de l'ambassade américaine à Djakarta, jetant des oeufs, brisant des fenêtres et brûlant des drapeaux américains, avant de se disperser. Les manifestants ont demandé la destruction d'une sculpture de la