Madrid de notre correspondant
Le communiqué a eu l'effet d'une douche froide. Samedi soir, via les ondes de la radio basque Euskadi Irratia, l'ETA n'a pas donné suite aux rumeurs persistantes d'un cessez-le-feu unilatéral, ni même d'une trêve. L'organisation séparatiste armée a certes invoqué les vertus du «dialogue» et de la «négociation», «seule solution au conflit», mais a refusé de faire le pas décisif. L'ETA, qui n'a pas tué depuis mai 2003, a cependant revendiqué six attentats «de basse intensité» perpétrés depuis le début de l'année.
Audace. Sans faire mention d'un possible renoncement à la lutte armée, l'organisation terroriste exige de l'«audace» des partis basques et du gouvernement Zapatero. Cette «audace» passerait en particulier, à ses yeux, par la reconnaissance du droit à l'autodétermination des Basques. «Il n'y a pas de marche arrière. Ici au Pays basque , personne n'a compris pourquoi l'annonce d'une trêve avait tellement été médiatisée, les médias spéculent trop», a commenté pour l'AFP Joseba Alvarez, un responsable du parti indépendantiste Batasuna, bras politique interdit de l'organisation séparatiste armée. «Il y a des avancées, mais tout le monde veut aller très vite, alors que cela demande beaucoup de petits pas», a-t-il ajouté. A Madrid, l'exécutif socialiste a répliqué à l'ETA : «Le seul communiqué que nous attendons, c'est celui qui annonce l'abandon définitif des armes.»
En fait, sur le plan politique, le communiqué est un camouflet pour José Luis