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Négociations sous pressions au Kosovo

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Le dialogue qui débute aujourd'hui entre Serbes et Albanais semblant impossible, l'ONU pourrait imposer une solution.
par Laurent ROUY
publié le 20 février 2006 à 20h23

Belgrade correspondance

Partagée entre colère et résignation, l'opinion serbe assiste, impuissante, à l'accélération des pourparlers qui devraient déboucher sur le statut final du Kosovo, la province théoriquement serbe mais administrée par l'ONU, dont la majorité albanaise à 90 % réclame l'indépendance. Depuis l'intervention de l'Otan, en 1999, contre les forces du président déchu Slobodan Milosevic, la province, grande comme un département français et peuplée de 1,9 million d'habitants, échappe au contrôle de Belgrade, dont le rôle se borne à soutenir financièrement une centaine de milliers de Serbes qui vivent dans des enclaves protégées par des militaires occidentaux. C'est de leur sort qu'il sera question aujourd'hui à Vienne, où Serbes et Kosovars albanais se retrouvent pour un premier tête-à-tête consacré à la «décentralisation» des communes peuplées de Serbes au Kosovo. Plus vite ce dossier avancera, plus vite sera abordée la question de fond, celle de l'indépendance.

Symbole. Belgrade ne peut se résoudre à un geste radical tant le Kosovo, où sont situés les principaux monastères orthodoxes serbes et où siège le patriarcat de son Eglise, revêt à ses yeux un caractère symbolique. Elle a donc fait sienne la devise «plus que l'autonomie, moins que l'indépendance». Ce vague slogan cache mal la volonté de ne prendre aucune décision irréversible engageant les générations futures. Le président réformateur Boris Tadic vient d'ailleurs de suggérer que le statut final ne soit dé