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Libération

Le statut final du Kosovo en débat à Vienne

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La minorité serbe est hostile à l'indépendance de la province, réclamée par la majorité albanaise.
publié le 21 février 2006 à 20h24

Serbes et Albanais du Kosovo se sont rencontrés hier pour la première fois en tête à tête à Vienne pour débattre de l'avenir de cette province dont la majorité albanaise, 90 % de 1,9 million d'habitants, réclame l'indépendance. Administré par l'ONU depuis l'intervention de l'Otan en 1999, le Kosovo, une région de quelque 11 000 km2, est toujours théoriquement partie intégrante de la Serbie. Hostile à l'indépendance du Kosovo, la Serbie se préoccupe du sort de la minorité serbe, forte d'environ 100 000 personnes, qui craint pour sa sécurité. En 2004, des émeutes antiserbes avaient fait 19 morts en dépit de la forte présence de troupes de l'Otan.

Cette première ronde de négociations directes, qui doit durer deux jours, s'est tenue au niveau des experts. Elle traite des problèmes de la décentralisation administrative, une formule qui devrait permettre aux Serbes, qui vivent enfermés dans des enclaves, de s'autogouverner. Les Serbes du Kosovo réclament des compétences en matière de police, de justice, d'éducation, de santé et de services sociaux, et demandent que les communes minoritaires puissent se regrouper.

Le chef de la délégation de Belgrade, Slobodan Samardzic, a d'ailleurs souligné : «Notre but, c'est l'autonomie des Serbes du Kosovo.» Quelques milliers de Serbes du Kosovo ont manifesté, hier à Ranilug, près de Gnjilane, à l'est de la province, pour faire pression sur les négociateurs. «Si le Kosovo devient indépendant, il ne restera plus de Serbes dans cette région. Notre