D'Alger à Bejaïa en Kabylie en passant par Adrar, Timimoun et Béchar au sud, et Sétif ou Annaba à l'est, les élèves ont rebroussé chemin, dimanche et hier, en arrivant au lycée ou à l'école. Et il y a fort à parier qu'il en sera de même aujourd'hui. Dans certains établissements, les directeurs leur ont même demandé de ne pas revenir avant la fin des trois jours de grève.
«Illégal». Contre toute attente, cette grève des enseignants, commencée samedi, est massivement suivie dans le pays. Le jugement du tribunal administratif déclarant le mouvement «illégal» n'aura pas réussi à faire plier la «coordination intersyndicale» qui a appelé à la grève. Et c'est déjà, en soi, une nouveauté. D'autant que les pressions et les intimidations à l'encontre des syndicats autonomes qui composent cette coordination, le Cnapest (Coordination des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), le Cla (Coordination des lycées d'Alger) et le Snapap (Syndicat des personnels de l'administration publique), sont particulièrement fortes. Le Snapap a été expulsé de son siège après le jugement du tribunal administratif qui ne lui a d'ailleurs pas été notifié , tandis que les autorités tentaient de casser sa détermination en suscitant la création en son sein d'une direction aussi parallèle que fantoche. «Nous craignons des représailles contre les dirigeants syndicaux qui sont déjà menacés de prison pour "refus d'appliquer des décisions de justice"», affirmait hier un syndicaliste joint par télép