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Les Tchèques restent sourds aux sirènes de l'Ouest

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Très peu veulent émigrer et la fuite des cerveaux n'est pas inquiétante, même si Prague prône l'ouverture du marché du travail dans l'UE.
publié le 21 février 2006 à 20h24

Prague envoyée spéciale

Lorsque Rudolf Podlene, directeur de l'hôpital Ikem de Prague, a examiné la liste du personnel, il avoue avoir été surpris : sur 1 400 salariés, plus de 8 % sont étrangers, en grande majorité des Slovaques, mais aussi quelques Russes, Ukrainiens, Géorgiens, Kazakhs... La plupart sont des médecins et des infirmières, qui ne sont plus formées en nombre suffisant en République tchèque. «L'arrivée des étrangers s'est faite progressivement, sans que l'on s'en rende compte, d'autant que les Slovaques parlent pratiquement la même langue que nous», explique-t-il.

En revanche, pour trouver des collègues partis à l'Ouest, il a dû chercher : «J'en connais personnellement trois, d'excellents spécialistes, jeunes qui plus est.» En congé sans solde, deux se sont installés aux Pays-Bas, le troisième en Grande-Bretagne. «S'ils ne revenaient pas, ce serait une grande perte pour le pays, souligne le Pr Podlene, alors je garde le contact avec eux par e-mail.»

Peu mobiles. A la différence des Polonais qui s'inquiètent d'une fuite des cerveaux, notamment de médecins spécialistes en quête de meilleurs salaires, les Tchèques ne sont guère tentés par l'émigration. Parmi les dix nouveaux membres de l'Union européenne, le pays est en deuxième position pour le niveau de vie, derrière la Slovénie. Le salaire moyen est de 650 euros ­ à l'hôpital, un spécialiste peut gagner jusqu'à 2 800 euros ­, la croissance annuelle autour de 5 % et le chômage de 9,2 %. De plus, attachés à leur ré