Beyrouth envoyé spécial
Avec le président Emile Lahoud, le Hezbollah apparaît comme le dernier allié d'importance du régime de Bachar al-Assad sur la scène libanaise. Entré pour la première fois de son existence au gouvernement, il l'a boycotté ensuite pendant huit semaines à la suite de différends, notamment sur son désarmement. Renforcé par son «entente» avec les partisans du général chrétien Michel Aoun, il continue de s'opposer à la constitution d'un tribunal international chargé de juger les auteurs des assassinats de journalistes et d'hommes politiques imputés à Damas. Dans une interview exclusive, Naïm Qassem, le numéro 2 du Hezbollah, explique pourquoi.
Tous les grands partis libanais sont convaincus que les services secrets syriens sont derrière ces assassinats. Pourquoi pas le Hezbollah ?
Comment savoir qui sont ceux qui les ont commis ? Est-ce que toutes les mesures prises par le gouvernement nous permettent de savoir qui sont les tueurs de Gibran Tuéni (député et patron du quotidien An-Nahar, tué le 12 décembre, ndlr) et des autres ? Dix mois après l'assassinat de Rafic Hariri, nous ne savons toujours pas qui en sont les auteurs en dépit du fait qu'il y a plus de 100 enquêteurs internationaux. Alors, nous disons au gouvernement : «Suivez les procédures normales, activez les forces de sécurité au Liban, donnez une chance au système judiciaire de marcher, ne politisez pas tout, ne lancez pas n'importe quelles accusations, n'allez pas trop loin car nous nous éloignons