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Libération

Le nouvel homme russe en mal de reconnaissance

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Poutine a décrété deux jours fériés pour fêter la masculinité déclinante.
publié le 22 février 2006 à 20h25

Moscou de notre correspondante

Dans les magasins du centre de Moscou, d'énormes piles de cadeaux sont en place depuis quelques jours, avec tout ce qui peut plaire à l'homme russe : vodka et cognac, bouteilles en forme de kalachnikov ou de gourde militaire, crème à raser, eau de Cologne, lunettes de soleil... Sur l'Internet, on recommande des boîtes à cigares à 2 000 euros pièce, une armoire à montres pour 4 500 euros ou un stylo Empire à seulement 1 600 euros...

Demain, jeudi 23 février, comme tous les ans, la Russie célébrera la «fête des Hommes» qui, avec le mieux-être économique, prend des formes de plus en plus extravagantes. Depuis 2002, Vladimir Poutine a fait de cette célébration un jour férié, et cette année, le vendredi a également été déclaré libre, pour se remettre, ou prolonger les libations.

Officiellement, le 23 février n'est d'ailleurs pas fête des Hommes, mais Jour du défenseur de la patrie, et son origine n'est pas particulièrement glorieuse. En 1918, il s'était agi d'offrir vêtements et repas aux pauvres hères de l'armée Rouge mourant de froid et de faim. D'abord «fête du Cadeau rouge», la journée s'est ensuite transformée en fête de l'Armée soviétique, avant de devenir dans l'imaginaire collectif une fête de l'Homme, qui fait pendant à la très importante Journée de la femme, le 8 mars.

Tradition asiatique. «Avec nos siloviki (hommes des services de force, services secrets, armée et police, ndlr) au pouvoir, il est naturel que l'on ravive cette fête, comme tout