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Libération

New Delhi et Téhéran inégaux face au nucléaire

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publié le 22 février 2006 à 20h24

Entre l'Inde et l'Iran, y a-t-il deux poids, deux mesures sur le dossier nucléaire ? D'un côté, la France et les Etats-Unis espèrent vendre des centrales civiles à un pays qui possède l'arme atomique sans être signataire du traité de non-prolifération (TNP). De l'autre, la communauté internationale fait pression sur l'Iran pour qu'il renonce à son programme d'enrichissement de l'uranium, y compris à des fins civiles. «Il n'est pas illégitime de traiter ces deux pays de manière différente, assure Bruno Tertrais, expert à la Fondation pour la recherche stratégique. L'Inde est une démocratie plutôt pacifique, alors que l'Iran est un régime autoritaire dont les ambitions ne coïncident pas avec les intérêts occidentaux.»

D'autant que, juridiquement, l'Inde ne viole aucun texte, puisque ce pays n'a jamais signé le traité de non-prolifération, contrairement à l'Iran. «Le TNP est un attrape-couillon, s'emporte Jean-François Daguzan, collaborateur de l'Institut Choiseul pour la politique internationale. Si tu l'as signé, tout le monde t'emmerde, et si tu ne l'as pas signé, tu fais ce que tu veux !» Seuls l'Inde, le Pakistan et Israël ­ trois puissances nucléaires ­ n'ont pas adhéré à ce traité.

Différence. Le TNP est «fondamentalement discriminatoire», ajoute François Géré, de l'Institut français d'analyse stratégique. En vigueur depuis 1970, ce traité établit une différence entre les Etats signataires dotés de l'arme nucléaire (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine) et qui o