L'exécutif se réveille. Dominique de Villepin a annoncé hier qu'il se rendra «dès ce week-end» à la Réunion pour «s'assurer des conditions de soutien médical» à la population face au chikungunya. Une visite qui intervient «bien tard», selon le Parti socialiste. Le chef du gouvernement prendra le relais des ministres de l'Outre-Mer, François Baroin (arrivé hier), et du Tourisme, Léon Bertrand (qui y était lundi). Lors du Conseil des ministres, hier matin, Jacques Chirac a lui-même demandé un «point de la situation» sur les conséquences économiques et sanitaires du virus qui a touché 115 000 personnes et en a tué 52, directement ou indirectement.
Ce soudain empressement à se rendre à la Réunion fait suite à la polémique lancée par la gauche. Les socialistes réclament la création d'une commission d'enquête parlementaire sur l'épidémie. Mardi, lors des questions d'actualité à l'Assemblée, le socialiste Jean-Marie Le Guen, député et médecin, avait provoqué un vif incident en accusant le gouvernement d'«avoir sous-estimé la gravité de l'épidémie» et «celle de la maladie». «Si cela était arrivé dans l'un de vos départements de la métropole, nous n'en serions pas là», s'était-il exclamé. «Dès les premiers signes d'épidémie, les autorités sanitaires ont pris les mesures qui s'imposaient», lui a répondu hier Jean-François Copé, le porte-parole du gouvernement.
A son arrivée à Saint-Denis de la Réunion, François Baroin a expliqué que l'Etat français allait «gérer cette crise, dans toutes