Kampala envoyé spécial
Soudain, une clameur monte parmi la foule massée dans un ancien aérodrome du centre de Kampala, la capitale de l'Ouganda. La «papamobile» du président Yoweri Museveni (un 4x4 solidement encadré par les militaires) vient de faire son apparition. Coiffé de son traditionnel chapeau de fermier et vêtu d'un costume sombre, Sa Sainteté Yoweri Museveni, impavide, salue ses partisans, qui scandent à pleins poumons des «No change ! No change !» («Pas de changement !»). Mardi, le président sortant a achevé à Kampala sa campagne sur la route d'un troisième mandat consécutif à la tête de l'ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1962. Plus de 10 millions d'électeurs (sur une population totale de 26 millions) sont appelés aux urnes, aujourd'hui, pour désigner le chef de l'Etat et leurs députés. Il s'agit du premier scrutin organisé depuis la réintroduction, en juillet, du multipartisme en Ouganda.
Représailles. Lors de sa prise de pouvoir par les armes, en 1986, l'ancien guérillero Yoweri Museveni avait banni les partis, responsables, selon lui, de la violence qui a ensanglanté le règne de ses prédécesseurs, Idi Amin Dada (1971-1979) et Milton Obote (1980-1986). Seul son Mouvement de résistance nationale (NRM) avait droit de cité. Mais, tout en concédant la fin de l'Etat-parti, le chef de l'Etat a pris soin de faire modifier la Constitution, qui limitait la présidence à deux mandats de cinq ans. C'est à ce moment précis que ses ennuis ont commencé avec ses