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Libération

Guerre des mosquées entre chiites et sunnites en Irak

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publié le 23 février 2006 à 20h25

Voitures piégées sur les marchés, assassinats de personnalités religieuses et politiques, enlèvements de civils qui étaient ensuite exécutés ou torturés à mort... Toutes les atrocités semblaient avoir été imaginées pour provoquer une guerre civile entre sunnites et chiites en Irak. Toutes, à l'exception de ce qui pouvait se révéler le facteur le plus déterminant : un attentat contre un lieu saint. Celui perpétré à Samarra n'avait pas d'autre but. Il a d'ailleurs, comme l'escomptaient les auteurs, provoqué aussitôt une guerre des mosquées, que les appels au calme du grand ayatollah Ali Sistani, l'autorité suprême des chiites irakiens, n'ont pas suffi à empêcher. «Pour les chiites [...], c'est une agression énorme, comparable à une attaque contre La Mecque pour l'ensemble des musulmans, commentait Hazim al-Naimi, professeur de science politique à l'université Moustansiriya de Bagdad, cité par l'AFP. Nous allons assister à une montée du sectarisme après cet attentat [...]. Cela peut rapprocher le pays de la guerre civile.»

Califat. L'attentat, qui a endommagé la Mosquée d'or, a d'autant plus exacerbé le sentiment religieux chiite que ses auteurs ont choisi de le perpétrer pendant moharram, le mois sacré pendant lequel les fidèles chiites expient l'agonie de leur troisième iman, Hussein ­ il y a treize siècles à Kerbela, par les partisans du calife ­, dont le martyre sera à l'origine du schisme entre sunnites et chiites. Or c'est précisément le califat que rêvent de restaurer auj