Menu
Libération
Interview

«Ratko Mladic est le trait d'union avec Milosevic»

Article réservé aux abonnés
publié le 23 février 2006 à 20h25

Carla Del Ponte, la procureure du Tribunal pénal international de La Haye pour les crimes de guerre en ex-Yougoslavie, a démenti hier les rumeurs d'arrestation de Ratko Mladic, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie responsable du massacre de 8 000 musulmans à Srebrenica en 1995. Elle a aussi démenti que des négociations soient en cours pour obtenir sa reddition. «Mladic se trouve en Serbie, il n'y a aucun doute là-dessus. Il s'y trouve depuis 1998. Pendant tout ce temps, il a été, et il reste, à la portée des autorités serbes», a-t-elle insisté. Jacques Massé, chargé de cours à Marne-la-Vallée et journaliste à TTU, une lettre d'information sur les questions de sécurité et de défense, qui vient de publier un ouvrage très documenté intitulé Nos Chers Criminels de guerre (Flammarion), consacré à la traque des fugitifs et au rôle joué par la France dans cette recherche, éclaire pour Libération les enjeux de la capture du général Mladic.

Pourquoi soudainement tant d'effervescence autour de Mladic ?

Tout vient de l'enjeu des négociations en cours avec l'Union européenne. Belgrade est sous la menace de les voir suspendues. Or l'état des négociations va être examiné lundi pour lancer une nouvelle série de discussions qui déboucheront sur un accord de stabilisation, avec les millions d'euros à la clé pour l'ensemble des productions que les Serbes peuvent espérer vendre à l'UE. L'Union a décidé de tenir le calendrier mais il y a une véritable sanction. Le 6 février, Belgrade a dû