Le dynamitage de la Mosquée d'or de Samarra, mercredi, a provoqué une vague d'assassinats sans précédent qui faisait craindre, hier, au gouvernement de Bagdad, que l'Irak soit entraîné dans la spirale infernale de la guerre civile. Selon un décompte de l'AFP, au moins 80 corps, majoritairement des sunnites, ont été transportés à la seule morgue de Bagdad depuis mercredi après-midi. Tous ont été tués par balle, nombre d'entre eux après avoir été kidnappés.
Quarante-sept autres corps ont aussi été découverts au sud de la capitale. Les victimes, de simples ouvriers chiites et des sunnites travaillant dans une briqueterie, revenaient d'une manifestation contre l'attentat. Elles ont d'abord été arrêtées à un faux barrage de police au village sunnite de Nahraouane, extraites de force de leurs véhicules puis exécutées.
Près de Samarra, trois journalistes irakiens, dont une présentatrice de la chaîne satellitaire arabe Al-Arabiya (basée à Dubaï), ont été retrouvés assassinés hier. Ils avaient été enlevés mercredi. Des exactions sont aussi signalées dans les autres régions où chiites et sunnites cohabitent, notamment à Hilla (à 100 km au sud de Bagdad), où un imam a été tué, et à Moussayeb, plus au sud, où une mosquée a été incendiée. Selon un bilan très provisoire, les affrontements auraient fait jusqu'à 150 morts en 24 heures. D'après le Comité des oulémas, principale organisation religieuse sunnite, 168 mosquées ont été endommagées ou incendiées en deux jours à travers l'Irak, et di