Le maire travailliste de Londres, Ken Livingstone, est certes un habitué des polémiques. Mais un sérieux dérapage lui a valu, vendredi, d'être suspendu de ses fonctions pour quatre semaines par l'Adjucation Panel, un organisme indépendant chargé de juger le comportement des élus locaux.
En février 2005, Oliver Finegold, journaliste du quotidien Evening Standard, insiste pour l'interviewer au sortir d'une soirée en l'honneur d'un ancien ministre homosexuel. «Qu'avez-vous fait avant ? Est-ce que vous étiez un criminel de guerre allemand ?» s'énerve Livingstone. «Je suis juif et je me sens offensé», rétorque Finegold. Livingstone : «D'accord, vous êtes peut-être juif. Mais en fait, vous êtes juste comme un gardien de camp de concentration, vous faites juste cela parce qu'on vous paie, non ?» Ken le Rouge, comme on surnomme l'ex-gauchiste devenu maire, s'en prend alors à l'Evening Standard, «ce ramassis d'ordures, de bigots réactionnaires, qui a soutenu le fascisme». Après cet incident, Livingstone a catégoriquement refusé de s'excuser, affirmant qu'il était «grossier avec les journalistes depuis vingt-cinq ans» et avait bien «l'intention de continuer». Aucun homme politique de sa stature n'a été jusqu'à présent sanctionné par la commission d'éthique.
Après avoir tenu tête entre 1981 et 1986 au Premier ministre conservateur Margaret Thatcher, dont il était la bête noire, Livingstone a été exclu en 2000 du Parti travailliste pour s'être présenté contre le candidat officiel, avant d