Lagos de notre correspondante
Traînant dans les rues, des cadavres brûlés, entaillés à coups de machette, témoignent de la violence des heurts. A Onitsha, une ville majoritairement chrétienne du sud du Nigeria, en pays Igbo, les jeunes s'en sont pris à la population originaire du Nord, brûlant habitations et commerces. Les autorités ont décrété le couvre-feu et un calme précaire est revenu.
Emeute. Les violences ont commencé mardi, après l'arrivée d'un bus transportant les dépouilles de natifs de la région, tués au nord le week-end précédent, lors d'émeutes dirigées contre les chrétiens. Un raid vengeur a été immédiatement lancé, faisant des dizaines de victimes, en majorité musulmanes. C'est une manifestation contre les caricatures du Prophète qui a enclenché le cycle de la violence. Samedi dernier à Maiduguri, le rassemblement organisé à l'appel d'une organisation islamique a tourné à l'émeute. Les musulmans s'en sont pris aux chrétiens, minoritaires dans le nord du Nigeria. L'Etat de Borno, dont Maiduguri est la capitale, est un terrain propice aux débordements, il abrite des extrémistes musulmans, connus sous le nom de «talibans», qui ont lancé ces dernières années plusieurs attaques dans la région. Le bilan fait alors état d'au moins 34 morts, certains brûlés vifs, d'autres tués à la machette. Des dizaines de maisons et d'églises, des centaines de magasins ont été détruits. Au gré des coups de fil, des images télévisés et de la rumeur, l'information se diffuse dans le pay