Madrid de notre correspondant
«Le gouvernement doit garantir que les terroristes (c'est-à-dire l'ETA) n'obtiendront aucune contrepartie au cours d'un quelconque processus de négociation.» Cette crainte exprimée par le président de l'Association des victimes du terrorisme (AVT) José Alcaraz, c'est, en substance, ce qui a mobilisé samedi après-midi des dizaines de milliers de conservateurs dans le très chic quartier madrilène de Salamanca. Sous la pluie et par un froid cinglant, en présence du gotha du Parti populaire (PP, droite), ils étaient entre 200 000 et 300 000 personnes les organisateurs avançaient l'invraisemblable chiffre d'1,7 million de manifestants à défiler pour protester contre les supposées négociations entre le socialiste José Luis Zapatero et l'ETA.
Foudres.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Zapatero, en avril 2004, c'est la troisième marche dans la capitale contre la politique antiterroriste des socialistes, sur le thème «Non à la reddition face à l'ETA !»
A en juger par les banderoles et les innombrables drapeaux nationaux sang et or hérissés au milieu d'une nuée de parapluies, les manifestants s'acharnaient moins sur l'organisation séparatiste armée basque que sur le Premier ministre socialiste. «Zapatero, démission !» «Zapatero, menteur», pouvait-on lire un peu partout au cours d'un cortège sans incidents ni fauteurs de trouble ; ou encore «Zapatero, va-t-en avec ton grand-père !» en référence au capitaine républicain Lozano, assassiné par les troupes franqu