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«Belgrade a entraîné en enfer les non-Serbes de Bosnie»

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publié le 28 février 2006 à 20h28

La justice internationale est lente. Il aura fallu treize ans pour que la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, commence hier à La Haye les audiences publiques dans la plainte accusant Belgrade de «génocide» pendant la guerre de 1992-1995 ainsi que d'avoir «tué, violé, torturé, kidnappé, détenu illégalement et exterminé des citoyens de Bosnie-Herzégovine». La plainte avait été déposée en 1993 par les autorités de Sarajevo alors dominées par les Musulmans bosniaques. «Il ne s'agit pas de blâmer chaque Serbe de Bosnie pour les actes de génocide commis contre des non-Serbes en Bosnie. Nous sommes ici parce que Belgrade a entraîné les non-Serbes de Bosnie sur la voie de l'enfer, un chemin parsemé de cadavres, de familles déchirées et d'avenirs brisés», a souligné dans sa déclaration préliminaire le représentant de la Bosnie, Sakib Softic, devant les quinze juges de la CIJ. Ces magistrats sont élus pour neuf ans par l'assemblée générale des Nations unies. Une petite foule de manifestants brandissait des pancartes dénonçant «la honte de l'Europe», rappelant notamment les massacres de Srebrenica en 1995. A moins de deux kilomètres du bâtiment néogothique de la CIJ ­ créée en 1946 et chargée pour l'essentiel selon la charte de l'ONU de trancher les litiges entre Etats ­ se dresse le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie instauré en 1993. C'est là que, depuis quatre ans, est jugé Slobodan Milosevic l'ancien homme fort