Bruxelles (UE) de notre correspondant
Le message se veut dosé et subtil. Trop peut-être : «les experts en psychologie serbe nous assurent que Belgrade comprendra que notre patience est à bout», s'amuse un diplomate européen qui regrette que l'Union n'ait pas été plus ferme. Les vingt-cinq ministres des Affaires étrangères, réunis hier à Bruxelles, ont demandé à la Serbie de coopérer de façon «pleine et entière» avec le Tribunal pénal international de La Haye afin que Radovan Karadzic et Ratko Mladic, respectivement anciens chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie, soient «traduits en justice au plus vite», sous peine d'une «interruption» des négociations de l'«accord de stabilisation et d'association», première étape menant à l'adhésion. «Il en va de l'avenir européen des pays de la région», a menacé Philippe Douste-Blazy.
Mais aucune date limite n'a été fixée, ce qui affaiblit quelque peu le message. La Slovénie, la Grèce, l'Espagne et l'Autriche ont plaidé pour que l'Union n'entre pas dans une logique d'ultimatum : «Il ne faut pas oublier que le statut du Kosovo est en cours de négociation et il serait contre-productif de pousser Belgrade dans ses retranchements», se justifie un diplomate. En durcissant le ton en douceur, Bruxelles veut éviter de fournir des munitions aux ultranationalistes serbes. Néanmoins, dans l'esprit des Européens, la prochaine séance de négociations avec Belgrade, prévue les 4 et 5 avril, sera déterminante. «La Serbie-Monténégro a encore quel