L'affaire paraît embarrasser Paris et Israël. La justice israélienne est saisie depuis neuf mois par son homologue française, via une commission rogatoire internationale (CRI), à propos de la blessure d'un journaliste de Paris Match. Depuis, silence radio. En août 2001 à Ramallah, en pleine Intifada, Jacques-Marie Bourget est gravement blessé par balle. Il raconte : «Des mômes palestiniens balançaient des pierres. Nous étions à l'abri dans un renfoncement. Seule l'armée israélienne située en face pouvait nous tirer dessus. Je me suis levé, et là, poum ! Il n'y a pas eu d'autre coup de feu.» Remis difficilement de sa blessure au poumon, le journaliste porte plainte pour tentative d'homicide dès son retour en France : il estime avoir été victime d'un tir volontaire, pas d'une balle perdue. L'an dernier, une expertise affirme qu'il a été touché par une balle de guerre de première catégorie fabriquée par une entreprise israélienne Imi, tirée par un fusil américain (M16) dont est équipée Tsahal. La thèse du tir d'un soldat sur un journaliste prend corps. En avril 2005, une juge parisienne lance sa CRI pour identifier le tireur et/ou ses supérieurs. Tsahal dit avoir effectué sa propre investigation, mais les enquêteurs français n'ont toujours pas pu se rendre sur place, malgré une récente relance du garde des Sceaux. L'entraide judiciaire franco-israélienne fonctionne pourtant de mieux en mieux en matière de blanchiment, mais la bonne volonté semble s'arrêter pour l'instant aux po
Plainte contre Tsahal: Israël traîne les pieds
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par Renaud Lecadre
publié le 28 février 2006 à 20h28
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