Pékin de notre correspondant
L'île de Taiwan, que la Chine considère comme une partie de son territoire, a fait un petit pas de plus vers l'indépendance. Le président taïwanais, Chen Shui-bian a annoncé hier que le Conseil pour l'unification nationale (CUN), établi en 1990, avait «cessé de fonctionner». Ce Conseil, hautement symbolique, affirmait que «Taiwan et la Chine continentale font partie du territoire chinois» et légitimait le principe d'une réunification éventuelle. Pékin a averti dimanche que l'abolition du CUN, qui était attendue, «provoquera une grave crise dans le détroit de Taiwan et sabotera la paix et la stabilité dans la région Asie-Pacifique».
Dans les faits, les 23 millions de Taïwanais sont indépendants depuis 1949, année de la défaite sur la Chine continentale des troupes nationalistes de Tchang Kai-shek, qui se sont alors réfugiées à Taiwan. Pékin refuse toutefois que cette indépendance soit formalisée, et conduit une politique de la carotte et du bâton à l'égard des insulaires rebelles. Elle dit se contenter pour l'heure du statu quo, si tant est que Taiwan accepte le principe d'une réunification, même dans un avenir éloigné. Mais dans le même temps, Pékin renforce chaque année le nombre de missiles pointés sur l'île, désormais au nombre de 700. La Chine a en outre adopté l'an dernier une loi dite «antisécession» légitimant l'usage éventuel de la force pour «réunifier» Taiwan.
Chen Shui-bian, au pouvoir depuis 2000, semble déterminé à aiguiller Taiwan vers