Prague correspondance
«Cette fois-ci, on y croyait, mais notre Président a tout gâché.» Karel vit avec Jakub depuis une dizaine d'années à Prague. Ils se préparaient à conclure un «partenariat enregistré», l'équivalent du pacs, que le Parlement avait fini par adopter, en janvier, après quatre tentatives infructueuses. Mais le 16 février, le président Vaclav Klaus a opposé son veto, et la question va de nouveau être débattue et votée le 7 mars au Parlement. Mais pour surmonter le veto, une majorité de 101 voix sur 200, difficile à atteindre, est désormais nécessaire.
Déchristianisée. Cette loi est une «erreur tragique», «une extension sans précédent de la réglementation par l'Etat des relations humaines», a dénoncé Klaus. Ultralibéral et protestant, le chef de l'Etat n'est pourtant pas réputé conservateur sur le plan des moeurs, ni croyant forcené. Pour expliquer son veto, les commentateurs avancent deux hypothèses : la volonté de récupérer les voix des chrétiens-démocrates pour être réélu par le Parlement ou celle de se faire valoir, l'homme ayant un ego affirmé.
A trois mois des législatives des 2 et 3 juin, la question est devenue un thème de campagne qui divise plus la classe politique que la société tchèque, libérale et largement déchristianisée. Selon un sondage, 62 % des Tchèques approuvent d'ailleurs la légalisation des couples gays. A part les chrétiens-démocrates, unis pour dénoncer cette atteinte à l'institution de la famille, tout comme l'Eglise catholique, les parti