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L'Eglise grecque cède sur la crémation

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Les orthodoxes espèrent éviter ainsi que la séparation avec l'Etat soit décidée.
publié le 6 mars 2006 à 20h32

Athènes correspondance

Ce n'est pas encore la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et encore moins l'instauration d'une véritable laïcité dans un pays qui se dit orthodoxe à près de 99 %, mais il sera bientôt possible d'incinérer les morts en Grèce. Interdite jusqu'à présent, la crémation est désormais possible, grâce au vote d'un amendement déposé en décembre dernier par des députés de trois partis (Nouvelle Démocratie, Pasok et SYN) sur les quatre représentés au Parlement. Selon le texte, ambigu, «est autorisée la crémation des corps de ceux, Grecs ou étrangers, dont les convictions religieuses la permettent», et à condition qu'ils en aient expressément exprimé le désir avant leur mort ou sur demande des proches parents du défunt.

Pratique impie. Les députés de gauche ont regretté la «timidité» de cet amendement qui, selon Fotis Kouvelis, du SYN, aurait dû donner «à tous ceux qui le désirent le choix d'opter pour la crémation», même s'ils sont de religion orthodoxe. Pour le rapporteur Nikos Gheorghiadis (ND, conservateur, au pouvoir), au contraire, «la crémation concernera également les orthodoxes qui ont consciemment choisi de s'écarter de l'inhumation traditionnelle et des rangs de l'Eglise».

Une référence à la puissante Eglise orthodoxe, qui s'était opposée jusqu'à présent à cette pratique impie. Son primat, l'archevêque Christodoulos, a tenu à mettre les choses au clair, rappelant que si l'Eglise n'avait aucune objection à l'incinération des corps de non-chrétiens et de n