Riyad envoyé spécial
Jacques Chirac a achevé hier une visite mitigée en Arabie Saoudite. Reçu avec faste et chaleur par le roi Abdallah, avec qui il a passé plusieurs heures en tête à tête, le président français est un peu comme ces vieux amis de la famille que l'on aime toujours avoir à dîner mais dont on écoute les conseils et les requêtes d'une oreille distraite.
Certes, sur les différents dossiers régionaux du moment, la convergence de vues est forte avec les dirigeants saoudiens. «Ils ont compris notre position sur le Liban», où la France souhaite mezzo voce le départ du président Lahoud, jugé trop inféodé à la Syrie, souligne un diplomate. «Compris» mais pas endossée. Même nuance concernant l'attitude à tenir envers le Hamas : Chirac s'oppose à toute forme de «sanction» du Hamas, mais il a répété les conditions posées à une poursuite de l'aide européenne à l'Autorité palestinienne. Riyad, qui va recevoir le Hamas dans les prochains jours, «ne pose aucune précondition», a souligné le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal.
Quant aux deux fameux grands contrats d'armement, celui touchant aux avions Rafale et celui de protection des frontières (Miska), pas grand-chose n'a filtré des entretiens. De fait, aucune signature de contrat n'a été annoncée, malgré la présence d'une vingtaine de chefs d'entreprises, mais ce n'est pas l'usage lors des visites d'Etat. Et les Saoudiens n'apprécient pas d'être courtisés de manière aussi intéressée.
De toute façon, deux