Helsinki envoyée spéciale
Entre les fêtards qui ont abusé de la bouteille et les ivrognes qui ne se souviennent plus quand ils ont commencé à boire, les services de police d'Helsinki ne font pas de distinction. Tous finissent à la station de dégrisement de Töölö, en face du stade olympique, au nord de la capitale finlandaise. Les «clients», comme on les appelle ici, sont enfermés dans des cellules pourvues d'un lavabo, d'un WC et d'un matelas posé à même le sol. Ils y restent neuf heures en moyenne, le temps de dessaouler. «Notre boulot est d'assurer qu'ils ne représentent plus un danger pour eux-mêmes à la sortie», résume l'officier Seppo Lakkso, qui dirige l'unité de Töölö.
Intoxication. Plus de 15 000 personnes y ont fait un court séjour l'an dernier. Un chiffre stable certes, mais «l'état de nos clients s'est beaucoup détérioré», remarque le policier. Six décès ont même été enregistrés depuis 2004. A l'infirmerie attenante, le docteur Kari Viitala s'occupe des cas les plus graves. Son constat est alarmant : non seulement le nombre de ses patients a augmenté de 40 % ces deux dernières années, mais «les cas d'intoxication sont de plus en plus fréquents». Le médecin met en cause la baisse des taxes sur l'alcool, entrée en vigueur en mars 2004.
En Finlande, comme dans les autres pays nordiques, la vente de spiritueux est régulée par un monopole d'Etat (Alko) et des taxes prohibitives. Jusqu'au 31 décembre 2003, en vertu d'une dérogation temporaire négociée lors de leur adhésion