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Libération

Prostitution forcée: les Allemandes brandissent un carton rouge

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40 000 prostituées pourraient être «importées» lors du Mondial.
publié le 8 mars 2006 à 20h33

Berlin de notre correspondante

A trois mois de la Coupe du monde de football (du 9 juin au 9 juillet), en Allemagne, pendant que les supporters s'interrogent sur les chances de victoire de l'équipe nationale, les Allemandes passent sur le terrain à l'offensive. Hier, le Conseil national des femmes a donné, à Berlin, le coup d'envoi d'une campagne de sensibilisation contre la prostitution forcée et la traite des êtres humains.

Rabattage. Baptisée Ab pfiff, («coup de sifflet final») l'opération est parrainée par la Fédération allemande de football (DFB). «Malheureusement, de grands événements tels que la Coupe du monde de football entraînent une augmentation de ce rabattage honteux», a souligné hier, au cours d'une conférence de presse, Theo Zwanziger, le coprésident du DFB. Après avoir longtemps refusé de s'intéresser à ces problèmes de «second rang», le DFB a fini par s'apercevoir que ce commerce risquait de jeter une ombre sur le Mondial. D'autant que ces dernières semaines, les chiffres les plus alarmants circulent : près de 40 000 prostituées, venant pour la plupart des pays de l'Est, pourraient être expédiées contre leur gré en Allemagne.

Cela suppose une entrée illégale sur le territoire allemand. Car, depuis que Joschka Fischer, l'ancien ministre des Affaires étrangères, a été accusé de laxisme dans la délivrance de visas pour les Ukrainiens, les conditions sont devenues nettement plus strictes. La police criminelle allemande (BKA) a indiqué hier ne disposer d'aucun éléme