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Libération

Le legs empoisonné de Pim Fortuyn aux Pays-Bas

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publié le 9 mars 2006 à 20h34

Rotterdam envoyée spéciale

Du fond de sa tombe, le populiste Pim Fortuyn peut sourire : il n'y a que dans son fief de Rotterdam, berceau de la «révolution fortuyniste» qui a métamorphosé les Pays-Bas ces quatre dernières années, que ses héritiers ont sauvé la mise, aux élections municipales de mardi. Dans la grande cité portuaire, son mouvement Leefbaar Rotterdam (LR, «Rotterdam vivable») est certes détrôné par les sociaux-démocrates du Parti du Travail (PvdA, 38 %), mais il s'enracine dans le paysage comme deuxième parti de la ville, avec encore 30 % des suffrages (contre 34 % en 2002). Dans toutes les villes du royaume où avaient fleuri des clones de LR, comme à Utrecht, Eindhoven ou Hilversum, le populisme xénophobe de droite est au contraire rayé de la carte.

Ingérables trublions. A La Haye, la Liste Pim Fortuyn qui avait fait un tabac aux législatives de mai 2002, raflant à l'époque 26 sièges sur 150 à la chambre des députés et quatre importants portefeuilles ministériels, n'était déjà plus qu'un fantôme. Très vite éjectés du gouvernement, ces ingérables trublions ont perdu, outre leur leader charismatique, les deux tiers de leur électorat national. Et les sondages prédisent leur extinction quasi définitive aux législatives de 2007. Comme l'écrivait hier le quotidien de centre gauche De Volkskrant, tous ces petits clones locaux de Leefbaar Rotterdam «sont arrivés à date de péremption», ils «ont servi de soupape au mécontentement populaire», mais n'ont plus de raison d'êtr