Le Kazakhstan, la plus stable des cinq républiques d'Asie centrale, serait-il entré dans une ère de turbulences ? En l'espace de trois mois, deux opposants ont été retrouvés morts dans des conditions mystérieuses.
L'assassinat d'Altynbek Sarsenbaïouly, dirigeant du mouvement d'opposition modéré Pour un Kazakhstan juste, a même provoqué un début de crise politique, alors que le régime du président Noursoultan Nazarbaïev est le seul, dans la région, à pouvoir se prévaloir d'une réelle popularité. Un autre ex-ministre, passé à l'opposition après avoir dénoncé la corruption à la tête de l'Etat, avait déjà été retrouvé chez lui avec deux balles dans la poitrine et une dans la tête. La police avait conclu à un suicide.
Ex-ministre de l'Information et ex-ambassadeur en Russie, Sarsenbaïouly, 43 ans, a été retrouvé tué par balle le 13 février, ainsi que son garde du corps et son chauffeur, dans une impasse à la périphérie d'Almaty. Un temps proche de Nazarbaïev, il avait pris ses distances après avoir dénoncé les manipulations du pouvoir lors des législatives de 2004.
La coalition Pour un Kazakhstan juste a aussitôt dénoncé un «crime politique», s'inquiétant d'une dérive du régime, jusqu'ici moins brutal que ses voisins. Près de 1 500 personnes ont défilé le 15 février devant la dépouille de l'opposant. Dans un pays où le droit de manifester est restreint, c'est la plus importante manifestation d'opposition depuis des années.
Une semaine plus tard, le chef de l'administration parlementa