Washington de notre correspondant
«Rébellion», «mutinerie»... La presse américaine s'étonnait hier de la soudaine hardiesse des représentants républicains au Congrès. Après cinq ans de docilité, ils sont partis en guerre contre la Maison Blanche, en prenant prétexte de la vente à une société publique des Emirats arabes unis de six terminaux portuaires américains.
Mercredi, une commission à la Chambre a décidé de bloquer l'opération, au nom de la sécurité nationale. Ces terminaux étaient gérés jusque-là par P & O, une société britannique, qui est en train de passer sous le contrôle de Dubai Ports World.
L'amendement, avancé par les républicains, adopté à la quasi-unanimité, devrait être approuvé en séance plénière dès la semaine prochaine. Bush sera alors au pied du mur : il y a deux semaines, il avait menacé d'utiliser son droit de veto contre toute loi visant à bloquer le rachat des terminaux. Il ne tient pas à froisser les Emirats, qui peuvent encore être utiles dans la lutte à la fois contre le terrorisme et le déficit commercial (ils ont acheté en novembre 42 Boeing 777).
Selon la quasi-totalité des experts, la vente de terminaux portuaires à DP World n'accroîtrait pas d'un iota le risque d'attentat terroriste aux Etats-Unis. Les employés des sociétés qui s'occupent de ces installations traitent des opérations commerciales, chargent et déchargent les cargaisons, et n'ont rien à voir avec l'activité des douaniers ou de la police. Mais les élections législatives approchent (no