Rome de notre correspondant
A seulement trente jours des législatives des 9 et 10 avril, le parquet de Milan a requis vendredi le renvoi devant les tribunaux de Silvio Berlusconi et de l'avocat d'affaires britannique David Mills pour «corruption en actes judiciaires». Le chef du gouvernement italien est soupçonné d'avoir soudoyé ce dernier pour qu'il témoigne en sa faveur. Epoux de la ministre de la Culture de Tony Blair, Tessa Jowell, David Mills aurait cherché à couvrir des irrégularités présumées dans le cadre du rachat de droits cinématographiques par Mediaset.
Concrètement, l'empire audiovisuel du Cavaliere est soupçonné à travers une autre procédure judiciaire encore en cours d'avoir artificiellement gonflé les prix des droits en question à travers des sociétés écrans offshore pour constituer des caisses noires et frauder le fisc italien. Les procureurs de Milan estiment que l'avocat était au courant de ces pratiques et qu'il aurait, par le passé, menti à deux reprises à la justice italienne. En échange de son silence, David Mills aurait perçu 600 000 dollars. Mais il a, semble-t-il, été trahi par le fisc anglais. Sommé par les impôts de justifier l'origine de cet argent, David Mills aurait confié à l'un de ses collaborateurs qu'il s'agissait d'un «cadeau» pour ses témoignages bienveillants. Depuis, l'avocat s'est rétracté.
L'affaire fait grand bruit au Royaume-Uni et Tessa Jowell a aussi été mise sur la sellette, les 600 000 dollars ayant servi à rembourser un prêt i