Scandinavie de notre correspondante
Si la crise des caricatures de Mahomet s'est calmée sur la scène internationale, le débat continue de faire rage au Danemark. Dans une nouvelle tentative d'apaisement, l'Institut danois des études internationales organisait vendredi à Copenhague une conférence sur le dialogue religieux et culturel, financée par les pouvoirs publics. Mais loin de sceller la réconciliation, les orateurs ont surtout montré le fossé qui persiste.
Devant une cinquantaine de jeunes originaires du Danemark et du Moyen-Orient, Ole Wohlers Olsen, diplomate danois converti à l'islam, a prôné le dialogue. A ses côtés, Amr Khaled approuve. Costume clair et cravate rouge, le prédicateur égyptien s'adresse chaque semaine à des milliers de téléspectateurs, via son émission de télévision enregistrée à Londres et diffusée sur une chaîne arabe. «Nous vivons sur une très petite planète et n'avons d'autre choix que de nous parler», déclare-t-il.
Mais pour le dignitaire religieux koweïtien Tareq al-Suweidan, qui dirige la chaîne par satellite Al-Risalah Islamic Channel, pas question de dialoguer sans excuses préalables du gouvernement danois et du quotidien Jyllands Posten. L'affaire, affirme-t-il, «ne relève pas de la liberté d'expression, mais de celle d'insulter. Or votre Premier ministre a montré qu'il soutenait le droit d'insulter les musulmans». S'emportant contre «le deux poids, deux mesures», Tareq al-Suweidan réclame que le Danemark et l'UE modifient leur législation : «