Après avoir tergiversé pendant plusieurs jours, les autorités du Bénin se sont résolues, hier, à annoncer les résultats partiels du premier tour de la présidentielle du 5 mars. Après dépouillement de plus des deux tiers des bulletins, c'est le candidat indépendant et bête noire du régime Yayi Boni qui arrive en tête. Avec 32 % des suffrages, il devance l'ancien Premier ministre Adrien Houngbédji, crédité de 25 %, et l'ex-président de l'Assemblée nationale Bruno Amoussou, avec 19 %. Un second tour devra être organisé quinze jours après l'annonce des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle. C'est le pire cas de figure pour le pouvoir en place. Le chef de l'Etat sortant, Mathieu Kérékou, qui a dépassé de deux ans la limite d'âge fixée par la Constitution à 70 ans, ne pouvait se représenter. Son entourage espérait, toutefois, maintenir ses positions à la tête de cette ancienne colonie française, grâce à la victoire d'un candidat accommodant. Un scénario déjoué par les Béninois.
Ex-gouverneur de la Banque ouest-africaine de développement, Yayi Boni, 54 ans, n'est pas issu du sérail. C'est précisément ce profil d'homme neuf qui semble avoir séduit les électeurs. Selon des sources bien informées, il aurait même obtenu davantage de voix (autour de 40 %). Mais les autorités ont fait ce qu'il fallait pour réduire son avance... Tout comme elles semblent avoir minoré le taux de participation : 58 % officiellement, 80 % selon certains observateurs. Le jour du vote, Mathieu Kéré