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Libération

Le cerf-volant, pourchassé pour crimes au Pakistan

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Après de multiples accidents, le «héros» du festival de Lahore a été interdit.
publié le 14 mars 2006 à 20h37

Islamabad de notre correspondante

Traditionnellement, les cerfs-volants célèbrent le printemps à Lahore. Lors du festival de Basant, le ciel s'emplit de leurs multiples couleurs, et la fête bat son plein dans les rues et sur les terrasses des maisons, où les gens dansent, musique à pleins tubes. Mais cette année, les cerfs-volants étaient privés de sortie. Bannis parce que trop meurtriers.

En deux semaines, 10 personnes sont mortes, notamment des enfants tombés du toit de leur maison ou électrocutés en récupérant leur jouet dans des câbles.

Combats. Depuis un an, il était pourtant illégal de jouer au cerf-volant à Lahore, mais en prévision du festival de Basant, ce week-end, les autorités locales avaient levé l'interdiction du 25 février au 11 mars, soulevant les protestations du président du Front anticerf-volant de Lahore : «Pourquoi ne pouvons-nous pas vivre sans une pratique qui a déjà coûté la vie à 180 personnes ces dernières années ?» Et l'interdiction est tombée à nouveau jeudi.

Les détracteurs de ce sport local condamnent surtout les combats entre cerfs-volistes, le jeu de ces derniers consistant à couper le fil de l'adversaire en plein air, avec pour arme, une ficelle garnie de verre pilé, de lames de rasoir. Mais ces objets coupants ont égorgé nombre de passants... C'est ce qui est arrivé la semaine dernière au petit Shayan, âgé de 4 ans : son père emmenait toute la famille sur sa moto et le petit garçon était assis à l'avant. Un fil de cerf-volant lui a tranché la g