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Libération

«En finir avec la peur en Biélorussie»

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publié le 16 mars 2006 à 20h38

Minsk, Gomel envoyée spéciale

Le rendez-vous donné devant la gare de Minsk a des airs de conspiration : deux minibus, quelques journalistes étrangers, et juste quelques affichettes pour signaler qu'il s'agit là de la campagne pour l'élection présidentielle d'Alexandre Milinkevitch, le candidat de l'opposition biélorusse qui espère renverser la dictature d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Son fils aîné est au volant, sa femme à ses côtés : la campagne pour la présidentielle de ce dimanche se fait en famille, discrète et souvent triste. «Deux autres de nos militants viennent d'être arrêtés. Au total, nous en sommes à une trentaine pendant cette campagne», soupire Alexandre Milinkevitch, grand barbu de 58 ans, physicien, désigné candidat unique d'une coalition qui va des anciens communistes aux nationalistes, libéraux et sociaux-démocrates, tous unis contre Loukachenko. «On arrête nos militants pour des riens, raconte-t-il. Ils sortent faire une course, deux policiers les abordent, ils résistent et on les enferme quinze jours pour résistance aux forces de l'ordre.» Hier encore, un des dirigeants de l'opposition, Anatoli Lebedko, a été interpellé.

Provocateurs. Arrivé à Mazyr, petite ville à 250 kilomètres au sud-est de la capitale, l'opposant est pourtant attendu par une salle comble : 400 personnes se sont massées jusque dans les escaliers du Palais de la culture et applaudissent son entrée. «Je suis très heureux que vous soyez si nombreux. Il faut en finir avec la