Jérusalem de notre correspondant
Le ministre israélien de la Défense le jure : l'assaut lancé par ses troupes contre la prison palestinienne de Jéricho, mardi, n'était en rien motivé par des calculs électoraux (Libération d'hier). «Nous n'avions pas d'autre choix que d'intervenir, a assuré Shaul Mofaz. Aucun Etat responsable n'aurait permis que soient remis en liberté les assassins d'un membre du gouvernement.» L'interpellation d'Ahmed Saadat, le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), qui avait donné l'ordre d'abattre Rehavam Zeevi, le ministre israélien du Tourisme, en octobre 2001, aurait donc été l'unique objet de cette énorme opération.
L'approche du scrutin législatif, qui s'ouvre dans moins de deux semaines, n'aurait en rien précipité le retrait des quatorze observateurs britanniques et américains chargés depuis trois ans de surveiller les conditions de détention du dirigeant de la gauche nationaliste palestinienne. Se montrant fort discrets, Londres et Washington ont justifié par «des raisons de sécurité» ce désengagement de leurs officiers qui a ouvert la voie à l'offensive de Tsahal. «Notre opération n'a pas été coordonnée avec les Britanniques et les Américains», poursuit Shaul Mofaz.
Règle d'or. La profession de foi du ministre de la Défense ne semble pourtant pas avoir convaincu nombre de commentateurs israéliens. «L'opinion publique aime les dirigeants qui font montre de modération dans le domaine de la diplomatie et de détermin