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Libération
Interview

«L'accusation est désormais privée de témoins»

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publié le 16 mars 2006 à 20h38

à Montpellier

Le procès du Français Zacarias Moussaoui, le premier lié aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, a été suspendu jusqu'à lundi. La juge Leonie Brinkema, du tribunal fédéral d'Alexandria, a en effet décidé d'annuler tout le volet de l'affaire qui touche à la sécurité aérienne. Cette décision, prise pour compenser une violation «monumentale» des droits de la défense par une avocate du gouvernement ­ qui aurait fait pression sur des témoins ­, annule de fait toute une partie de la démonstration des procureurs qui voulaient réclamer la peine de mort pour Moussaoui. Tous les témoins et les preuves matérielles liés au thème de la sécurité aérienne sont désormais exclus. Mais le département de la Justice devrait faire appel contre la décision de la juge, ce qui pourrait suspendre le procès, selon François Roux, avocat français, membre de l'équipe de défense de Moussaoui.

La décision du juge Brinkema de récuser sept témoins cités par l'accusation remet-elle en cause le risque de peine de mort pour Moussaoui ?

Hélas, non ! Ce risque reste tout à fait réel. Certes l'accusation sort affaiblie par cette décision, contre laquelle elle va d'ailleurs peut-être faire appel. Pour cette première phase du procès (qui porte sur la seule question de la peine capitale, ndlr), le rôle de l'accusation est d'apporter la preuve, «au-delà de tout doute raisonnable», que si Moussaoui n'avait pas menti lors de son arrestation (quatre semaines avant le 11 septembre), le gouvernement