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Libération

«Le Boucher des Balkans» honoré par ses nostalgiques à Belgrade

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publié le 17 mars 2006 à 20h39

La foule des grands jours n'était pas au rendez-vous, hier, à Belgrade, pour rendre un dernier hommage à Slobodan Milosevic, décédé le 11 mars à La Haye. Seuls quelques milliers d'inconditionnels sont venus s'incliner devant le cercueil fermé, drapé des couleurs serbes et surmonté d'une couronne de roses rouges.

La plupart sont des retraités vêtus modestement. A l'intérieur du musée de la Révolution, qui jouxte l'ancienne villa des Milosevic, dans le quartier résidentiel de Dedinje, les femmes éclatent en sanglots. Devant la dépouille de l'ancien président, l'une d'elles s'écrie : «Ils t'ont tué, Slobo, mon héros !» Comme beaucoup, elle embrasse son portrait avant de s'éloigner lentement.

A l'extérieur, les pieds dans la neige fondue, Branko, 71 ans, s'indigne : «Milosevic s'est battu contre les bandits et les terroristes de l'Occident et de l'Otan ! Il a essayé de sauver les Serbes.» Une fleur artificielle dans une main, un cierge dans l'autre, Vera est venue saluer celui qui, assure-t-elle, a accueilli à bras ouverts les réfugiés serbes de Bosnie. L'idée qu'il puisse être à l'origine du conflit en ex-Yougoslavie n'a pas traversé l'esprit de cette ancienne habitante de Sarajevo. «On raconte n'importe quoi sur lui. Mais nous, les Serbes, nous ne sommes pas assez puissants pour contrer la propagande de l'Occident.» Jelica et Milena, elles, sont venues «par simple curiosité». Ces deux retraitées, qui résident dans le quartier, confient à voix basse : «Milosevic nous a fait beauc