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Libération

Présidentielle sous la botte du KGB en Biélorussie

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publié le 18 mars 2006 à 20h40

Minsk envoyée spéciale

Pas d'affiches des candidats dans les rues, pas de graffitis sur les murs, mais des policiers par groupes de deux et des agents en civil omniprésents dans le centre-ville : à la veille de l'élection présidentielle de dimanche, la Biélorussie affiche l'ordre parfait de la dictature. Les immenses artères de Minsk sont propres et tranquilles : les seuls indices visibles du scrutin sont d'immenses affiches montrant des défilés de soldats, une enfant blonde dans les blés blonds et quelques autres visages radieux qui tous proclament être «Pour la Biélorussie». Dimanche soir, l'ordre sera aussi assuré par les armes s'il le faut, ont prévenu les autorités : face à l'opposition qui appelle à manifester contre les fraudes électorales déjà patentes, le KGB, qui n'a même pas changé de nom depuis l'époque soviétique, a annoncé que la «peine de mort» pourra être appliquée. Toute contestation des élections dans la rue sera considérée comme un «acte de terrorisme», a déclaré jeudi le général Stepan Soukhorenko.

Descente de police. Malgré, ou grâce à cette terreur, le régime d'Alexandre Loukachenko, président depuis 1994, repose pourtant sur un certain soutien populaire. «Au moins 50 % des Biélorusses s'apprêtent à voter pour Loukachenko», estime le sociologue Oleg Manaev, directeur de l'institut de sondages IISEPS qui s'est vu interdit en avril dernier pour cause d'enquêtes trop indépendantes, et hante aujourd'hui un bureau vidé de tout ordinateur, craignant une descent