Varsovie de notre correspondante
Seize ans après la chute du communisme, l'Eglise catholique polonaise admet que «certains» de ses prêtres ont collaboré avec la police secrète du régime. «Nous le regrettons et demandons pardon, surtout à tous ceux qui en ont souffert», déclare un communiqué publié le 9 mars par les évêques à l'issue d'une conférence de deux jours. «L'Eglise, dit ce texte, ne fuit pas les questions les plus pénibles de l'histoire de son pays.» En réalité, elle n'avait plus le choix d'éluder le scandale, qui a causé un choc dans ce pays catholique à 90 %.
Consternation. Bastion de l'opposition anticommuniste, l'Eglise était particulièrement infiltrée. La presse locale de Cracovie a récemment révélé plusieurs cas de collaboration, dont un prêtre de Zakopane, à la plus vive consternation de ses paroissiens. Quelques mois plus tôt, le pays avait découvert qu'un prêtre de l'entourage de Jean Paul II, le père Konrad Hejmo, avait été un agent de la police politique (SB). Choqués, les gens s'échangent les noms de prêtres collaborateurs par courriel ou SMS.
Pour «assainir l'atmosphère», l'archevêque de Cracovie, Mgr Stanislaw Dziwisz, a donc ordonné la création d'une commission d'enquête sur les agents communistes et collaborateurs de la SB au sein de l'Eglise dans son diocèse pendant la période communiste. C'est la quatrième commission de ce type en Pologne. «La situation est devenue inacceptable. Sous nos yeux se faisait une inadmissible chasse aux prêtres, basée sur d