Londres de notre correspondante
«Teflon Tony» va-t-il faire mentir son surnom ? Le Premier ministre travailliste fait face à des frondes de plus en plus répétées de son parti et à des embarras gouvernementaux successifs, qui suscitent de sombres pronostics sur sa longévité politique. Dernières épreuves en date pour Blair, l'adoption de la loi sur l'éducation et le tumulte autour de prêts secrets qui ont permis de financer sa campagne lors des dernières élections.
Honorable objectif. De meilleures écoles pour tous, y compris dans les zones défavorisées, plus de choix pour les parents, tel est officiellement l'un des enjeux de la réforme phare que Blair tenait absolument à faire passer. Malgré cet honorable objectif, un camp de rebelles travaillistes, qui, au fil des projets de loi varie de 40 à 60 députés, dénonce une privatisation déguisée de l'école. Le texte en débat permet aux écoles qui le souhaitent de se libérer des LEA (autorités locales), d'être gérées comme des fondations, libres de recruter leurs professeurs, de choisir les salaires, de gérer leurs actifs et une partie de la pédagogie, et de trouver des partenaires extérieurs. Un fonctionnement qui rapprocherait les state-schools des écoles privées, ce qui a fait le délice de la nouvelle étoile des Tories, David Cameron, ravi d'apporter son soutien à ce projet adopté mercredi par 458 voix contre 115. Forcé d'accepter cette alliance avec l'ennemi, Tony Blair a tenté de persuader ses troupes qu'il s'agissait bien d'une