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Libération

Cessez-le-feu d'ETA : l'Espagne peine à y croire

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La gauche au pouvoir reste prudente, la droite dénonce une manoeuvre.
publié le 24 mars 2006 à 20h43

Madrid de notre correspondant

Au lendemain du «cessez-le-feu permanent» annoncé mercredi par ETA, et devant entrer en vigueur aujourd'hui, la classe politique et les médias espagnols sont partagés entre l'espoir d'une paix durable et la prudence. Dans son éditorial, en une, El País parle d'une «opportunité historique» de tourner définitivement une «page noire», après trente-huit ans d'attentats mortels perpétrés par l'organisation armée basque. Comme la plupart des médias, le quotidien souligne que ce cessez-le-feu constitue un «saut qualitatif de premier ordre» par rapport à la précédente trêve d'ETA (entre septembre 1998 et décembre 1999), où le retour de la lutte armée ne faisait guère de doutes.

La presse conservatrice se montre bien plus sceptique. «ETA déclare un cessez-le-feu permanent pour obtenir l'autodétermination», titrent ABC et El Mundo, laissant entendre que les séparatistes basques ne renonceront jamais à la violence tant qu'il n'y aura pas un référendum d'autodétermination.

Contrastant avec le dédain affiché par les conservateurs du Parti populaire (PP) ­ «seule la dissolution d'ETA nous intéresse» ­, le gouvernement Zapatero voit dans ce cessez-le-feu le début d'un processus de paix «long et difficile». Hier, le Parti socialiste (PSOE), au pouvoir, a précisé qu'«une certaine période probatoire sera nécessaire pour vérifier le sérieux de l'engagement» d'ETA. José Luis Zapatero entamera la semaine prochaine des pourparlers avec les autres formations, à commencer