Zarautz envoyé spécial
Juste après l'annonce par ETA d'un «cessez-le-feu permanent», mercredi, Patxi Elola n'a pas poussé de cri de soulagement. Il est pourtant menacé de mort par l'organisation terroriste basque. «C'est une sorte de joie contrôlée, de joie prudente», confie-t-il. Cheveux poivre et sel, visage buriné et sourire timide, il confie : «Je sais que c'est un pas capital et même irréversible. Et pourtant, je ne pourrai pas sabler le champagne avant qu'on m'enlève mes deux gardes du corps.»
Menace, insultes. Conseiller municipal socialiste de Zarautz, une municipalité tenue par les nationalistes modérés, Patxi Elola, 50 ans, est certainement l'un des rares jardiniers menacés de mort au monde. Vendredi matin, le cessez-le-feu d'ETA a pris officiellement effet, mais ses deux gardes du corps faisaient toujours le pied de grue en bas de la mairie. Comme lui, au Pays basque, 3 000 personnes vivent sous escorte permanente.
Patxi Elola a toutes les raisons de se méfier. En 1999, au milieu de la plus longue trêve d'ETA, des inconnus cagoulés avaient attaqué au cocktail Molotov la fourgonnette et le local de son entreprise de jardinerie. Depuis, comme des dizaines d'élus locaux basques non nationalistes, il doit supporter menaces, insultes et graffitis, comme celui qui représente sa tête ensanglantée sur un mur de Zarautz.
Il n'est pas certain d'être arrivé à la fin de ce cauchemar. «Les attentats mortels appartiennent au passé, dit Patxi. Mais j'ai peur que les jeunes séparatis