En août 2003, s'apprêtant à quitter le Liberia après treize ans d'exercice du pouvoir sous les pressions conjuguées de la communauté internationale et des rebelles, Charles Taylor avait achevé son discours d'adieu par un vibrant : «Si Dieu le veut, je reviendrai.» Ce souhait est en passe d'être exaucé. Les autorités du Nigeria, pays qui l'avait accueilli en exil, ont annoncé, samedi, qu'elles tiennent l'ex-président à la disposition du Liberia.
«Temps de conclure». Cette décision fait suite à une demande officielle de la nouvelle présidente du pays. Sur le cas de Charles Taylor, «il est temps de conclure», a dit Ellen Johnson Sirleaf à son homologue nigérian, il y a une semaine. Ce n'est pas Olusegun Obasanjo qui s'en plaindra. Depuis l'installation de Charles Taylor dans une confortable villa à Calabar, dans le sud du Nigeria, chacune des visites du président nigérian à l'allié traditionnel américain est assombrie par l'évocation de ce dossier.
Tout comme les Etats-Unis, le Tribunal spécial pour la Sierra Leone a multiplié les pressions pour obtenir l'extradition de l'ancien président libérien.
Inculpé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité par le procureur de cette juridiction, il est accusé d'avoir parrainé le Front révolutionnaire uni, un mouvement rebelle qui s'est distingué durant la guerre civile sierra-léonaise, entre 1999 et 2001, par l'amputation de milliers de civils. Les organisations de défense des droits de l'homme se réjouissent, mais elles craignent é