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Libération

L'immigration peuple les rues américaines

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publié le 27 mars 2006 à 20h44

Washington de notre correspondant

C'est par des manifestations monstres dans plusieurs villes ­ à Los Angeles, record historique de 500 000 personnes ­ que les Hispaniques ont ouvert, samedi, le grand débat sur l'immigration que la classe politique américaine avait, jusque-là, toujours pris soin de retarder. Leurs slogans : «We are America», «Mon fils est mort en Irak», «Ne déportez pas mes parents», «Je suis un laveur de vaisselle, pas un criminel.»

Le sujet doit être discuté par le Sénat en séance plénière à partir de demain. Certains sénateurs républicains et démocrates entendent régulariser des clandestins (projet John McCain-Edward Kennedy), mais les républicains les plus conservateurs, qui dirigent le Sénat, prônent une approche exclusivement répressive, passant par la militarisation de la frontière et la criminalisation des illégaux (projet du leader de la majorité Bill Frist).

La fronde gronde. A l'origine du débat, le président Bush est au coeur de la tempête qui se lève. Après avoir perdu le contrôle de ses troupes sur ce dossier, il risque de perdre le reste d'autorité qu'il détient encore. Il est, depuis longtemps, en faveur d'une forme de régularisation des illégaux. Ancien gouverneur du Texas, l'Etat dont la frontière avec le Mexique est la plus longue, il sait ce qu'est un électeur latino et surtout combien le business a besoin de ces travailleurs peu onéreux.

Mais, au sein du Parti républicain, la fronde gronde. Pour massives qu'aient été les manifestations de sa