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Libération

Défense kamikaze pour Moussaoui

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Prenant la parole lors de son procès, le Français a assuré qu'il devait piloter un avion-suicide le 11 septembre 2001.
publié le 28 mars 2006 à 20h45

Alexandria envoyé spécial

«Vous êtes votre pire ennemi», a déclaré un jour la juge Leonie Brinkema à Zacarias Moussaoui, ce militant français d'Al-Qaeda jugé pour avoir comploté et caché au FBI, après son arrestation, que l'organisation de Ben Laden se préparait à écraser des avions sur New York ou Washington.

Hier, après avoir insisté, le pire ennemi de Moussaoui a témoigné, au grand désespoir de ses avocats qui jusqu'au bout ont tenté de l'en empêcher. D'une voix grave, avec un fort accent français, Moussaoui a affirmé qu'il était au courant d'un complot de grande ampleur prévu «après le mois d'août» et auquel il participait. «Je devais piloter un avion sur la Maison Blanche», a-t-il déclaré. L'un de ses équipiers, a-t-il assuré, devait être Richard Reid, qu'il a connu en Angleterre et qui s'est fait arrêté, en décembre 2001, alors qu'il tentait de déclencher un explosif caché dans sa chaussure, à bord d'un avion. Moussaoui a affirmé, pour la première fois, qu'il était au courant que deux avions devaient s'écraser sur le World Trade Center, «en plus de mon avion», mais n'avait pas d'information sur le reste de l'opération. Dans un récit plein de contradictions, il n'a pas précisé si la «mission» dont il était chargé devait avoir lieu le même jour que le complot contre le World Trade Center. Pris de court, l'avocat de la défense Gerald Zerkin n'a pas réussi, par ses questions, à souligner le flou d'un accusé très calme et répondant avec précision. Le procureur Spencer a, lui,