Minsk envoyée spéciale
Manifestants, badauds, journalistes ou diplomate, sans distinction, ont continué d'être «jugés» à la chaîne hier devant plusieurs tribunaux de Minsk et condamnés à des peines allant jusqu'à quinze jours de prison pour participation aux manifestations contre la falsification de la présidentielle du 19 mars. L'ancien ambassadeur de Pologne à Minsk, Mariusz Maszkiewicz, qui se trouvait auprès du camp de tentes des manifestants lors de son évacuation par la force, a été condamné à quinze jours de prison. «Il a été battu deux fois après son interpellation», a rapporté le ministère polonais des Affaires étrangères, qui indique qu'il a été «sous-alimenté et privé de sommeil». Une journaliste du quotidien polonais Gazeta Wyborcza, interpellée en même temps que le diplomate, a elle été condamnée hier à dix jours de prison.
Parmi les plus de 900 personnes arrêtées ces derniers jours en Biélorussie, plusieurs ont été frappées ou menacées de sévices. «Ils nous ont dit que nous allions être violés, battus puis tués», témoigne une Française, arrêtée dans la nuit du 20 au 21 mars (la première nuit du camp de tentes) alors qu'elle passait dans le centre de Minsk. Jetée dans un bus par des hommes en noir cagoulés, elle raconte : «Dans le bus, on nous a obligés à nous coucher les uns sur les autres. Ils (les agents des forces spéciales de la police biélorusse, ndlr) nous ont montré des photos avec des hommes ensanglantés en nous disant que cela allait bientôt être notre t